Episode 3 - Le mystère du local

Ce matin, Géraldine nous gratifie de l'un de ses décolletés dont elle a le secret. Tout le monde l'a remarqué. On ne voit que ça. Et elle qui ne comprend pas pourquoi tous ces regards se fixent. Je suis comme les autres : je parle à ses seins. Imposants et remarquablement mis en valeur dans ce chemisier trop serré. Cette fille est définitivement une curiosité. On lui reporche son manque de professionnalisme mais tous les mâles de la boite ne rêvent que d'une chose : l'attirer dans un coin sombre et plus si affinités. Des bruits circulent mais je n'ai jamais pu vérifier les ragots. J'ignore donc si le local à photocopieuses remplit d'autres fonctions comme la rumeur le laisse penser. Quel manque d'originalité ! La guilde des aménageurs de bureaux se serait-elle réunie et passée le mot ? Il faut à tout prix que j'en ai le coeur net un jour ou l'autre. Je dois monter une planque et découvrir la vérité.

Une vente record. Trois coups de fil, deux mails et l'affaire est conclue. Ca n'arrive pas souvent surtout pour ce montant là. Pas de rendez-vous, la cliente ne m'a jamais vu. Tout s'est fait grâce à ma force de conviction. C'est en tout cas celle de mon chef. Je crois que ca l'arrange. Contrairement à son chef (un chef a très souvent lui aussi un chef, qui lui-même n'est pas épargné par la hiérachie), mon chef à moi n'est pas un forcené du terrain. Selon lui, un commercial ne doit pas être en rendez-vous systématiquement. Il faut passer du temps à observer le marché, soigner ses propositions commerciales, prendre le temps d'échanger avec ses collègues. "Un commercial toujours sur le terrain, ca s'appelle un représentant de commerce. Et pour moi, vous n'avez rien du vendeur de balais de chiottes. Vous êtes des seigneurs." Il a cette façon bien à lui de galvaniser ses troupes. Parfois, il sait être juste et touchant. Mais le plus souvent, il nous livre une parodie de manuel de management.