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La vie de Stan Pérouse
19 octobre 2006

Episode 10 - Le commercial et son secteur

Quand mon chef m'a proposé de revoir mon secteur, j'ai d'abord accepté un peu bêtement, puis je me suis vite ravisé en refusant tout bonnement d'évoquer le sujet.  Rien n'est plus sacré pour un commercial que son pré carré. On ne parle pas seulement ici de zone géographique mais de type d'entreprise visitée, de taille, de chiffre d'affaires, d'activité, de toutes sortes de critères permettant de partager le gâteau entre plusieurs têtes. Je sais que mon secteur de grands comptes évoluant dans le luxe et les médias est le mieux loti de l'équipe. Mais je l'ai mérité en travaillant dur et en réalisant des performances récompensées par une succession de belles primes. Ma part est convoitée. Mon chef essuie régulièrement des pressions pour revoir l'organisation de son équipe. Mais comme son équipe lui donne satisfaction dans cette configuration, il conçoit mal d'en changer. Je le comprends. A sa place, je ferais pareil. L'immobilisme plutôt que le risque d'une innovation mal contrôlée. Jean-Luc n'aura pas gain de cause cette fois-ci. Il lorgne depuis longtemps sur mon secteur mais ses multiples tentatives n'ont encore rien donné. Rester vigilant, anticiper les offensives et parfois frapper en premier pour affaiblir l'adversaire tenté de se faufiler dans une brèche. Le mois dernier, je lui ai raflé un compte simplement pour lui faire peur. J'utilise la même méthode avec les concurrents. Tant que chacun reste à sa place, on ne déplore aucun dommage irréversible. Si quelqu'un franchit la ligne, c'est la guerre et les pertes peuvent être énormes. Il faut être très solide pour lancer une attaque. Jean-Luc n'a pas encore l'envergure pour tenter un assaut digne de ce nom. Il use et abuse de son physique avantageux pour intriguer en interne, en séduisant les femmes susceptibles de plaider sa cause auprès des chefs. Méfiance. Un jour ou l'autre cette technique peut porter ses fruits. La promesse d'une nuit torride pourrait inciter l'une des amazones à porter l'estocade en me poussant vers la sortie. Je veille.

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