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La vie de Stan Pérouse
2 novembre 2006

Episode 12 - Noël au printemps

Le téléphone n'arrête pas de sonner. Les prospects viennent tous seuls. C'est Noël au printemps et totalement inespéré pour remplir les objectifs du deuxième trimestre. Submergés de commandes, la cellule d'intégration a du mal à suivre. Le studio de création est débordé. Les chefs sont excités comme des puces et promettent primes et surprimes pour les heures supplémentaires que nous devons tous effectuer. Je suis impatient de les voir remettre ces chèques de bonus exceptionnels. L'expérience m'a rendu cynique mais pas désabusé, juste suffisamment vigilant pour ne plus être trop déçu par les promesses non tenues.

Un cabinet de recrutement m'a relancé sur un poste 'exactement à la mesure de mon talent', trop bien payé pour ne pas être suspect, avec voiture, téléphone portable dernier cri, six semaines de congés payés, comité d'entreprise très généreux en chèques cadeaux, que du bonheur. Conscient de l'importance des bonnes relations avec le monde du recrutement, j'ai poliment fait état de ma non-disponibilité. J'aurais préféré lui répondre d'aller se faire foutre, que leur pratique de marchands d'esclaves me dégouttent, qu'ils auraient dû plutôt se souvenir de moi lorsque j'étais au chômage. La raison et la bienséance m'ont empêché d'être franc. En plus, la jeune femme à l'autre bout du fil est allé au delà de son numéro classique d'entremetteuse. Les gloussements, les sourires perceptibles à l'autre bout de la ligne, la façon qu'elle a eu d'insister juste pour la forme sont les signes évidents d'un numéro de séduction éhonté. Flatté par ses manières inhabituelles, j'ai prolongé la conversation juste pour le plaisir de me faire draguer. A la fin, je lui ai promis un CV mis à jour pour sa base de données et pour prouver à son chef du travail accompli. J'ai toujours eu un problème avec les cabinets de recrutement. Eux et moi ne sommes pas faits pour fonctionner ensemble. Peut-être veulent-ils en savoir trop et moi je ne suis pas disposé à leur donner ce qu'ils réclament. Ils ont voulu m'acheter et je ne suis pas à vendre, quelque chose dans ce style. Quoiqu'il soit, je m'efforce d'être poli avec la dame. On ne sait jamais : peut-être, un jour, trouverons-nous un terrain d'entente. Enfin.

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