Episode 8 - Sexe et business, y-a-t-il un rapport ?

Est-ce que c'est moi ou le sexe a une importance prépondérante dans les sociétés dites humaines ? Je ne parle que des humains car on sait que l'animal en a l'instinct tandis que nous nous efforçons d'en avoir une idée précise. Tout serait alors question de sexe, tout tournerait autour de cela, rien ne serait fait à l'encontre de ses intérêts, comme si le sort de l'humanité en dépendait intégralement. J'aime cette idée. Et puis c'est rassurant de se sentir moins seul, entourés d'obsédés sexuels, comme moi, oui vous mes amis qui faîtes semblant de ne pas entendre quand on vous parle. Merveilleux. Une fois encore, Géraldine est à l'origine de mes pensées philosophiques. Cette fille éveille en moi des pulsions difficilement contrôlables. Je n'ai pas encore pu interpréter ses regards comme une invitation à la suivre dans un coin reculé de la société. Mais j'espère bien que ce jour viendra.

Retour au boulot. L'activité faiblit un peu en ce moment. Quand la Bourse marque quelques signes de fatigue et notre business s'en ressent. La pub est très sensible aux rumeurs de mieux ou de moins bien. Si les experts s'accordent à penser que le pétrole va augmenter, que le coût des matières premières va grimper et le chômage, la pollution et les conflits armés aussi, notre carnet de commandes est directement menacé. Au contraire, si l'équipe de France remporte la coupe du monde de football, nos politiques parlent moins, la météo s'annonce clémente, le taux d'équipement des ménages progresse, le marché publicitaire connaîtra certainement une période d'euphorie. La performance économique d'une entreprise telle que la nôtre repose donc sur bien peu de choses. Il faut l'intégrer dans les plans de croissance ou de récession. Les aléas sont multiples, difficilement contrôlables, souvent capricieux et pas toujours logiques. Nous devons anticiper. Nos grands chefs nous bassinent avec ça. Nous leur devons d'être visionnaires et intégrer la boule de cristal dans nos outils de compréhension du marché. Ni plus ni moins.

A défaut de tout comprendre, je profite de cette période de vache maigre pour relancer les vieux dossiers, ceux qui guettent les soldes pour passer commande. En ce moment, j'ai de très belles opportunités, des occasions à saisir que même les chefs de produit les plus récalcitrants ne sauraient refuser. Edmond Chevalier est l'un de ceux là : il ne communique que lorsque les prix sont bas, au risque de faire fi de l'actualité marketing de l'entreprise dont il a la charge. Ce type est convaincu de bien faire son métier, simplement parce qu'il paye sa pub sur internet moins cher que les autres. Edmond Chevalier est un crétin.